La chanson habituelle.
On apprend sur le Japan Times Online que le tout-puissant Keidanren (en gros : syndicat patronal) veut doubler le montant de la TVA, sauf — qu'ils sont prévenants — sur les produits de première nécessité.
Toutefois, la hausse s'échelonnerait jusqu'en 2014 : c'est qu'il ne faut en faire trop d'un coup, et laisser le temps aux ménages à faible et moyen revenu de digérer le projet de hausse des impôts directs les concernant...
Je disais dans le message précédent que les Japonais ne faisaient plus aussi attention lors qu'estourberies et ura-wasa mercantiles ou autres. Il est heureux que la population ait un esprit critique, analytique et synthétique proche de zéro ; car là c'est carrément les pieds dans le plat.
Niezsche est d'accord : la démocratie est le meilleur moyen à la disposition des gens médiocres pour décapiter les talents et hauts-vivants.
Dans la société de consommation, c'est un peu différent, l'étalon auquel pense Nietzsche diffère également, et la seule chose qui compte étant l'argent et la propriété, les médiocres richissimes se retrouvent à la tête de tout.
Rousseau en fait même la raison d'être de la société tout court : "la société et [les] loix [...] donnèrent de nouvelles entraves au foible et de nouvelles forces aux riches, [...] fixèrent pour jamais la loi de la propriété et de l'ingalité, d'une adroite usurpation firent un droit irrévocable, et pour le profit de quelques ambitieux, assujettirent désormais tout le genre-humain au travail, à la servitude et à la misère." (Discours sur l'origine et les fondemens de l'inégalité parmi les hommes, in Œuvres, t. 9, Paris : Bossange, 1791 ; II, 185.)
L'impôt indirect de taxe sur la consommation étant l'impôt le plus inégal qui soit (improportionnel au revenu, il affecte donc plus les petites bourses), j'aimerais bien voir sortir une étude sur l'impact d'un impôt sur les grandes fortunes au Japon — puisqu'il semble que c'est plus rentable de taxer les autres, semble dire le Keidanren (dont les membres n'auront par ailleurs pas guère besoin de leur pension de retraite... : encor une excuse) — et comparer un peu...
— Vous n'y pensez pas, la mondialisation, le prix du pétrole, les charges, etc. etc. : il faut nous laisser-faire, restructurer, délocaliser, dégraisser le personnel, limiter l'augmentation des salaires, etc. etc.
La chanson habituelle, quoi.
"[C]e n'est pas à des esclaves qu'il appartient de raisonner de liberté" (ibid. ; II, 194), et l'on entend "esclave" comme ça nous arrangera.
Cela dit, puisqu'on parlait d'argent et de propriété tantôt, les droits de succession sont au Japon colossaux (chercher chiffres et références), ce qui devrait contre-balancer la chose, n'est-ce pas ?
(A ce propos, quelques informations : inheritance in Japan.)
Pensez-vous ! Au Japon, on peut "discuter" — bargain — avec l'administration étatique, et voir ses impôts et autres réduits en pleurant un peu (vu-vécu, bon à savoir pour nos modestes personnes, en passant)... Alors allez discuter avec de "vrais" atouts en main, et vous verrez comme ils sont accommodants. Après tout, le Japon n'est-il pas le "pays du service" ?
La chanson habituelle, quoi.
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