Les jours en soleil et chaleur se suivent et se ressemblent — ce qui n'est pas pour déplaire.
A propos, vague petite parenthèse grammatico-lexicale. Il semble que la double négation à sens affirmatif — figure chérie du français depuis le XVIIIe siècle au moins, de nos jours parfois encor à l'écrit, et dont restent dans la conversation quelques survivances comme "ce n'est pas mal", etc., qui relèvent peut-être plus de la réticence à faire louange ouverte — soit une manière de formuler jugement que le japonais ne connaît pas guère : il préférera l'emploi de mots (principalement noms, préfixes, suffixes, verbes) de modestie (謙遜 kenson) ou de respect (尊敬 sonkei) — s'il n'opte derechef pour la louange ou l'assentiment vagues et mensongers (si l'on nomme mensonge : discordance entre parole et pensée).
C'est par ailleurs concept étrange — et parfois dérangeant — que celui du mensonge au Japon. La frontière est floue et l'usage se veut constructif. Il s'agit principalement, semble-t-il, de ménager d'une part les susceptibilités hiérarchiques, d'accentuer ou créer de toute pièce, d'autre part, le côté positif des choses. Aussi, si le mensonge blanc est d'usage permanent, c'est qu'il convient particulièrement à la culture du ね : on se couvre mutuellement. L'auto-suggestion fait le reste, même si cela tourne rarement à la prophétie auto-réalisatrice. Il s'agit également, ai-je ouï-dire, de protéger son vrai moi, la sphère hautement privée de ses pensées... Situation propice, peut-être, au sauvetage des meubles et au retournement de veste. Reste que personne n'y croit vraiment.
Retour au début de la parenthèse. Il y a peut-être lien, également, avec le fait qu'en japonais il n'est pas de comparatif d'infériorité, qui sait ? La langue conditionne la pensée ; le mode d'expression conditionne l'exprimé ; le contenant conditionne le contenu. Pensez au même sujet en français, en anglais, et en japonais : il y a forte chance que vous vous retrouviez avec trois idées différentes, à tout le moins. C'est assez fascinant. Enfin bref.
Hum, quel décous, comme de coutume, et mi-nuit déjà : on devrait se reposer un peu.
Toujours pas de carte postale : on passa coup de fil : patientez un peu encor — c'est lassant. La presse m'inconforte. Le désœuvrement n'apaise pas l'esprit. On croise les doigts — pour ainsi dire.
Rien à voir. On se demande bien ce qu'on peut encor manger et boire qui ne soit néfaste... M'est avis qu'il faut trouver dans l'air et l'eau les premières causes des occurences croissantes des cancers et autres saloperies. De quoi encor ajouter de l'eau au moulin de Rousseau.
Allez, en douche, en couche.
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