Il fait diablement beau, depuis quelques jours : c'est infiniment agréable. Le ciel, clair et bleu, d'automne, diversement coloré selon l'heure, le soleil chaud encor, bas, décalé d'est en sud, et le froid qui reprend son règne une fois nuit. Ah, le Japon si n'était l'été.
On aura beau dire, arguer l'architecture de telle ville, la culture à vue dans telle autre, la convivialité des gens ici, l'excellence culinaire là — et que sais-je encor —, rien n'a d'écho en corps comme le temps qu'il fait.
La théorie des climats du sieur Montesquieu — qui avance, en procustant la thèse, que le génie des peuples tient avant tout au climat, à l'avantage du tempéré — est de mise. On argue cultures locales, parlers, façons de vivre, pour décrire — et non expliquer — telle différence nord-sud-est-ouest ; mais tout cela procède peut-être bien plus des tendances climatiques fortes, que d'autre chose. Arrêtez-y votre pensée un instant, dans les extrêmes de froidure et de chaleur, puis par degrés, dans l'entre-deux — si vous avez le temps.
Japonais ayant vécu au moins aussi long temps au Japon qu'en France me disent trouver similarités certaines, par exemple, entre l'être au nord de Honshu et au nord de la France. Il faudra y aller jeter coup d'œil. Quant à Osaka et au Sud français, さぁねっ... ; )
En conséquence tempérale, les matins sont éblouissants, et l'on est souvent réveillé vers six heures et demie, sept heures, par le jaune orangé qui perce travers les doubles rideaux, du soleil tard-levant. Une fois les grommellements passés, on se fait une raison, plutôt facilement que pas, en passant un œil par la fenêtre...
La sortie, l'autre soir, à Abiko, se passa plutôt bien, et nous fîmes la connais- -sance d'une amie de S et de son pilote new-yorkais de petit copain. La communication à quatre fut difficile, l'Américain, au demeurant well-spoken et d'abord agréable, ne parlant traître mot de nipponais — ô surprise.
L'attraction de la soirée, ce fut, sans trop de surprise, le 串カツkushikatsu (brochettes panées, pour le coup assorties), comme à l'habitude sûr plaisir des papilles.
On tentera le menu 16 pièces, la prochaine fois. Ah, seul bémol — qui n'en est pas un si l'on ne fréquente quotidien- -nement l'établissement : le menu est invariable. L'invariable a certes ses bons côtés, et la carte n'est pas encor explorée dans ses intimités. Encor quelques bonnes soirées en perspective. De surcroît, bon choix d'alcools, ce qui n'est jamais à négliger. Laissez-vous guider par les noms des shochuu : vous saurez de quoi je parle en voyant la carte. : )
Hier, petit tour à l'Ikea sis à Osaka — Ikea 鶴浜, qui a ouvert ses portes en août dernier, dans le quartier portuaire de Tsuruhama, pour sofa et autres bêtises qui n'ont rien à voir avec Crébillon fils — ou peut-être que si. Enfin bref. On avait déjà testé celui de Kobe (Port Island) — Ikea ポートアイランド, au printemps dernier. On ne change pas un modèle qui gagne, et c'est en vérité sans surprise : copie conforme des autres magasins de la marque, n'est-ce pas, avec meubles et objets made in China aux prix imbattables.
A défaut de posséder une automobile, il vous faudra emprunter l'une des deux navettes gratuites à disposition — nous allâmes par l'une, revînmes par l'autre — au départ, au choix, de Namba (難波 なんば, station JR, à une bonne dizaine de minutes de marche de la station de Métro, et plus encor de celle de la ligne Nankai 南海線, bon à savoir si vous ne voulez pas attendre une heure de plus le prochain bus) ou de Taisho (大正駅, taishou eki, JR). Les magasins Ikea étant d'immenses hangars, il a fallu trouver la place pour bâtir tout cela, chose faite dans les zones industrielles, la plupart du temps. La grille des horaires est disponible sur le site sus-cité, et comptez sur un bus jaune et bleu par heure en semaine, et sur le double en weekend.
Pour la première fois, nous essayions le restaurant — self-service : ça faisait long que, et fit ressurgir souvenirs de cantine scolaire et de Flunch. Eh bien ç'a beau n'être pas trop cher (boissons pour rien avec la carte Ikea), c'est assez mauvais. Pour le même prix (700 yens par personne environ, pour minces entrée et plat), je préfère le tonkatsu de mon grand-père préféré, en face de l'entrée nord de l'université de Sakai, d'autant plus qu'on en mange du très-bon, à s'en faire péter la panse, en bonne ambiance.
Ah, question boisson, si vous avez une petite soif, étanchez-la dans le hall d'entrée d'Ikea, et non dans la cafétéria : le verre est à 200 yens dans celle-ci, à 100 dans celui-là... Refill en excuse de mes fesses, oui.
J'aime assez les environs de Taishou — où j'ai par ailleurs l'occasion d'aller, de temps en temps, pour coup de main à copine mangaka, pour mise en noir (ベタ塗れ) et ombrage par autocollants (トーン).
Grosses maisons bien cachées dans un quartier à l'architecture vieillisante et, pour une fois, au mélange stylistique (si tant est qu'il en ait) agréable. Un peu plus loin, en marchant vers le centre, quartiers résidentiels de deux ou trois décennies, plutôt aérés, briques et petits parcs tranquilles.
La faune est également un peu spéciale, notamment le long de la voie aérienne de JR, où clochards prennent le soleil dans leur coin, inagressifs. Au tour des gares, va-et-vient des cols blancs et vestes noires. Non loin, Osaka Dome draine une populace plus diverse, et plus jeune, la plupart du temps. Fort à parier que cela évoluera grandement dans les prochaines années, pour le pire (lire : standardisé), toujours certain. Enfin bref.
Sur un autre registre, après le お中元 (ochuugen, cadeaux de remerciements J'espère que vous vous portez bien, à la période de Bon), vient le temps de l' お歳暮 (oseibo), des cadeaux de fin d'année, institutions encor bien pratiquée ci et là au Japon. Chouette, 5000 yens en bons d'achat de Takashimaya.
L'estomac crie famine : enfilons-nous un pain au curry. Ou deux. Les trucs qui traînent, quoi.
Ne penser pas, au temps qu'on gagne, ou perd, à celui dont on use, ou mésuse. Petit bonhomme de chemin.
Ah, ça me fait penser à l'autre bonhomme qu'on verra ou ne verra pas cette année, qui sait, selon que neige, n'est-ce pas.. Les décorations ampoulées de Noël — je ne parle pas du Père — sont immanquables. On aimerait bien les manquer, pourtant. Eh bien non : grandes surfaces, vitrines et montre, façades et jardins... On se croirait en banlieue américaine. Si seulement ils avaient pu assimiler les bonnes parts de leur envahisseur de guerre...
On ne compte plus les fêtes strictement com- -merciales au Japon, d'impor- -tation et d'origine plus ou moins douteuse. Eh, encor un cas de labellisation hasardeuse : prenez garde à vos têtes comme à vos estomacs.
Vivement vendredi, que les meubles arrivent : j'ai toujours été grand fan des Lego.
Salutations !
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