Les Japonais ont pour la plupart l'habitude — qui en vaut une autre — de faire leurs courses alimentaires, tous les jours. Pour ma part, je préfère tout de même expédier la corvée, et faire queue de taille le moins souvent possible. Enfin bref, il faut croire que tout le monde a plein de temps à perdre — à moins que ce ne soit plaisir. Ou vice, qui sait. Et versa.
Toujours est-il que.
Le Japon étant — ce n'est pas moi qui le dit : on vous le répète tout le long du jour et de la nuit — un Pays de Service, eh bien pas le choix : il faut bien le payer. Ou alors la balance s'équilibre ailleurs — sur la qualité du produit, par exemple.
C'est que le produit, du moment qu'il a l'air beau, tout va bien. Le beau c'est le bien.
Il y aurait peut-être quelques remarques à formuler concernant la théorie du beau par-ici. Passons. Le Beau de supermarché, c'est le symétrique, le coloré, le propre et le trompe-l'œil.
Alors qu'en Europe de l'Ouest on vend cher un fruit difforme et sans goût parce qu'il est green — ou "Bio", comme il vous plaîra —, au Japon on vend cher un fruit énorme, d'une parfaite rondeur et d'un coloris seyant. Qui a, le plus souvent, tout aussi peu de goût que son cousin à la plastique rebutante.
Et tout est bon pour "prouver" la perfection — petits vêtements de mousse qu'on enfile dès le bourgeon, packaging du tonnerre, vitrine des feux de dieu. Enfin bref, vous imaginez.
Au passage, vu que les Japonais coursent tous les jours, le plus souvent au retour du travail ou après la sieste de quinze heures, ils coursent proche, et au même endroit, sans curiosité pour le supermarché qui se trouve deux rues plus loin.
De ce fait, peut-être, l'écart des prix d'un magasin à l'autre peut aller du simple au double — tout dépend de la clientèle et de l'isolation relative de l'échoppe. Autant dire que les supermarchés sans concurrent à moins de trois minutes de marche, et entourés de population à la retraite, ne seront pas peu chers. Enfin bref.
Ah, on lit souvent, que les Japonais préfèrent la viande grasse à la maigre. Si vous ne conceptualisiez pas, voici : chair et graisse sont à proportion 1/1. Et — pour faire simple — plus elle est grasse, plus elle est chère.
Malheur à vous, par conséquent, si vous avez un ami patron de yakiniku : il vous servira tous les meilleurs morceaux, et c'en deviendra vite écœurant.
Les goûts et les couleurs, dit-on.
Terminons ces quelques remarques sans intérêt, par deux rayons, sans commentaire, que j'aime assez : celui des cubes de tofu, celui des friandises.
C'est tout de même par pis-aller, car en guise de chocolateries industrielles, pas grand-chose à se mettre sous la dent qui vaille un coup de molaire. On reste au régime Country M'am — sortes de petits cookies plutôt mous, au chocolat et à la vanille.
Un peu trop de billets traitant de bouffe, ces derniers temps, non ?
Ah, et on peut faire son otaku même au supermarché...
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