Lundi, au soir.
Vu qu'on n'aura probablement pas le temps de passer par-ici demain. Déjà douze heures hors la maison ce jour, ça suffit. On va chômer sur AJB, ce soir.
Mardi dernier passage de la saison à Wakayama : il était temps que cela se termine. J'aimerais assez contracter directement auprès du rectorat ; mais je ne sais pas du tout comment ça se passe, ce système d'enchère pour l'obtention du marché. Bah.
Pas de petit tour à Tokyo ce coup-ci non plus, ce qui me désole, au moins autant que l'état de mes finances ; mais bon, on me dit que ça ira mieux après mars, quand je n'aurai probablement plus 40.000 yens de Sécu à payer tous les mois. Ajoutez à cela qu'en deux ans j'ai mis une fois les pieds chez le médecin — à l'hôpital, comme ils disent — et vous saisirez la frustration de payer pour quelque chose qui n'a pour moi qu'une existence très vague.
Comme disait ma future belle-sœur, si les gens ne buvaient ni ne fumaient plus, les médecins s'emmerderaient bien.
Il semble que la nostalgie, sentiment si japonais qu'un écolier de huit ans l'éprouve lorsqu'il voit un enfant encore au jardin d'enfant, touche aussi l'autre bout du spectre d'âge. On parlait tantôt ce jour avec un groupe de 45-73 ans, et ceux à la retraite regrettaient le temps où ils travaillaient tant — ayant maintenant trop de temps libre et trop peu d'argent. Ceci dit, un Japonais ne dira probablement jamais qu'il en a, de l'argent : il est de bon goût de taire ce détail insignifiant, et de dire comme tout le monde qu'on n'en a pas — ou pas assez, ce qui, vous l'admettrez, n'est que mentir à demi.
Pour ceux qui ne sont pas encore à la retraite, ils souhaitaient tous continuer à travailler le plus long-temps possible, les uns pour éviter de se voir refiler les petits-enfants, les autres parce qu'ils aimaient ça.
Quel mot curieusement choisi, par ailleurs : retraite.
Vu qu'on passe pas mal de temps dans les transports, et qu'on n'a plus d'Harry Potter à se mettre sous la dent, on passe également, forcément, pas mal de temps en compagnie du cahier. J'aimerais les avoir tous sous la main.
J'aimerais assez donner du Monsieur et voussoyer ceux qui tutoient sans vergogne. C'est là que l'âge et la lassitude jouent : on n'en prend plus même la peine, pour tout un tas de raisons absolument inintéressantes. Je comprends seulement maintenant ce que me disait M. Genton.
Saluons tout de même l'empereur, d'être né et d'être empereur : le 23 décembre c'est son anniversaire, et c'est jour férié au Japon. (Il ne manquerait plus que ce soit férié ailleurs, tiens.)
Allez, continuons la mise des wm en photos et des photos en ligne avant de s'écrouler.
2 commentaires:
Bonjour Nicolas,
j'aime beaucoup le ton de votre blog...il m'évoque un livre de Ernst Jünger, je ne saurais vous dire pourquoi, peut être à cause de son regard d'entomologiste, aimant observer la vie dans ses "détails", un tropisme que vous semblez partager. Le titre de ce livre : "Le coeur aventureux" (journal de l'auteur, écrit juste avant guerre (1938)).
Quoiqu'il en soit, c'est surtout pour vous dire que j'apprécie beaucoup vos photos (cadrages serrés et décalés, gros plan, bruit, noir et blanc très contrastés et aussi bien d'autres en couleurs). La poésie est au rendez vous. Merci et bonne continuation au japon et ailleurs.
Nicolas V
Merci pour votre passage et ce commentaire élogieux probablement immérité !
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