Vendredi, au matin.
La presse a repris. Grisaille et pluie sur Osaka. Dur le retour.
On avance comme on peut dans l'achat et la mise en notice et ligne des livres, la préparation des cours, les différents blogs, les projets qui n'aboutiront faute de temps, les autres choses encor.
Mes patronnes, d'un commun accord, ont décidé que décidément venir me chercher à la station c'est mendo-kusai, donc je me remets au vélo contre 500 yens de plus par jour. Argumentation au moyen d'une occupation certaine — alors que l'occupation et sa contrainte, elles ne savent pas ce que c'est. Bah.
Dans le bus de retour de l'aéroport, on remarqua que les cerisiers avaient commencé de fleurir et que les sakura sont un bien pâle divertissement de citadins malades (mode probablement lancée par quelque cour désœuvrée, décadente — à comparer avec le bleu et le vert des îles subtropicales.
Il a dû être un temps où ce n'était le cas, oh il n'y a même pas une centaine d'années — le Japon s'est rattrapé à toute vitesse, dans la défiguration systématique — quand le Japon n'était pas aussi laid et obsédé par l'argent, quand il ne rasait pas les montagnes pour construire des tours à poulaille, quand il était encore renommé pour ses plaines, ses étendues de sables blancs et de pins verts — à présent qu'il ne reste plus une étendue plate intouchée, toute bitumées, électrifiées qu'elles sont.
S'il est un dualisme — ah, pensée rassurante, celle du dualisme —, c'est peut-être simplement celui entre Japon des ville, gris et dysharmonique, et Japon des montagnes, impropres à la construction, qu'on efface à coup de pelleteuse dès qu'on peut pour le transformer en celui ci-avant.
Par hasard hier, une émission sur la Shibuya-gawa, la rivière de Shibuya, qui coulait anciennement au milieu du célèbre quartier de Tokyo, à présent dépôt à ordures, souterrain, inaccessible.
Tantôt, on disait "il" pour "le Japon" ; mais c'est probablement une poignée de personnes, politiques, promoteurs immobiliers, en copinage et clin d'œil entendu dans la tromperie et l'appât du gain. Le reste ? il sourit et n'aime à penser : tout va bien.
Envies de soleil, de chaleur et de disponibilité pour soi.
C'était la complainte stérile du jour. Allez !
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