Le temps qu'il fait Complainte Harmonie Et bla

Mardi, au matin.

Il fait diablement beau : très agréable. Que cela continue. Un avant-goût d'été.

Enfin pu dormir la fenêtre ouverte hier. Enfin, pas fait exprès, mais bon...

R'envies de dispersement. Et de faire des choses. Avec les mains. Le progrès est la plus grande fraude mythologique depuis l'invention de l'immortalité de l'âme.

Qui dit approche de l'été et beaux jours au Japon, dit forcément poursuite de la sempiternelle complainte des Japonais, concernant le temps qu'il fit, fait, fera : Ah il fait froid Ah il fait chaud. Il faut croire que la Complainte est un composante majeure de l'Harmonie nippone. Ça lasse.

Le temps qu'il fait est par ailleurs le sujet de prédilection des conversations, qui s'orientent systématiquement vers le non-controversé, l'entente cordiale, l'absent de heurt et de désaccord. Ce qui lasse tout autant. À sortir de ce schéma et succédané de dialogue, à rechercher quelque signe de curiosité non policée, quelque remous, quelque signe de vie, soit l'on se fait tirer les oreilles, soit l'on se heurte à un mur de oui-oui, non d'approbation, mais de confirmation automatique d'écoute — l'équivalent oral de ces hochements de tête que l'inhabitué aurait tort d'interpréter par un acquiescement.

À faire la remarque, on se voit opposer par les autochtones, systématiquement aussi, le raisonnement suivant : les Japonais communiquent de façon bien plus subtile que par les mots — par l'émission de signes infimes, la création d'atmosphères, que seul un Japonais peut interpréter et comprendre... C'est ça, c'est ça.

Si l'on avait une semaine de vacances de plus — ou un mois, d'ailleurs : ça ne dérangerait personne — on tenterait de donner forme aux idées photographiques et de recueil ; mais mais mais. Pour l'heure, tentons d'expédier le post-traitement des photos d'Okinawa : envie de m'attaquer à celles d'avril.

Plus que deux jours de chôme : désespoir !

Quelqu'un à dormir ce soir. Il faut faire le ménage dans le bureau-bibliothèque. Profitons-en pour mettre en photo une bonne pile de bouquins.

Allez.