Soleil Dorama Leaks Et bla



Samedi, au matin.

C'est plutôt frais mais c'est soleil. C'est inestimable.

C'est weekend aussi — jamais synonyme de chôme : au moins n'a-t-on à perdre temps à prendre train.

Grand-vent hier, il a fallu arrimer pots et plantes, choses qui dépassent.


Petit tour du côté des dorama / feuilletons télévisés de ces derniers temps. On trouve d'un côté les feuilletons "historiques" — Ryoma, Saka no Ue no Kumo, etc. — qui sont là pour mettre en valeur le rôle capital des Japonais (et de la mission donnée bien remplie) dans leur histoire (comprendre : nous ne subissons pas, décidons nous-mêmes de notre avenir, au prix de nos vies), de l'autre des tranches de vies modernes ou contemporaines, qui sont bien plus de très longs spots publicitaires pour inciter à la consommation — Teppan — et la glorification, en filigrane, du travail acharné (le gambaru, n'est-ce pas) et du modèle traditionnel du couple (l'homme bosse comme un taré, la femme est au foyer) — Gegege no Nyobo —, et dans le vide interstellaire il y a tout le reste, du contemporain fictif, comme cette tentative pitoyable de re-crédibilisation étatique (Ogon no Buta).

En somme ? C'est conservateur et réactionnaire — la gloriole reconstruite du Samurai Nippon qu'on nous ressort à chaque accomplissement individuel japonais (volleyball, Nobel pour les plus récents). C'est nostalgique sans surprise — qui trouverait sujet de gloire aux déconvenues économiques et politiques récentes ? — et se solde par l'exaltation, en gros, du modèle social, familial et consommateur Showa d'après-guerre. Enfin bref.


Le Japon découvre enfin Wikileaks, qui vient de bénéficier d'une large couverture médiatique. Discussions, du coup, dans les cours, qui commence invariablement par Mais ce qu'ils font est illégal et dangereux pour le pays et ses gouvernants ! Et là il faut s'y prendre par vagues pour expliquer la chose et son rôle de contre-pouvoir. Exercice dont on ne se plaint, n'ayant exactement d'occasion de penser en mots, au Japon. Penser c'est le mal, voyez-vous, le mot d'ordre étant qu'il faut se désintéresser et s'amuser.

Bon, direction les coulisses d'AJB.

Allez.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

WikiLeaks, c'était le frittage de la semaine avec les élèves qui ont un cerveau, mais qui penche invariablement à droite (qu'est-ce qu'ils ont tous à être de droite dans ce pays, bordel ?!). C'est odieux, amoral, etc. Mais le fun commence quand on démonte les arguments : au final, ce que l'autorité journalistique et les crédule verbeux reprochent vraiment à WL, c'est de ne pas attaquer la Chine ! C'est vrai, ça, pourquoi attaquer les démocraties bien pensantes qui mentent effrontément alors que les dictatures restent au chaud et en profitent ? Aucune interrogation sur le fonctionnement du site, sur sa volonté, sur les possibilités que ça offre et les dangers de le censurer...Tas de moutons fiers de l'être.

Mais je ne me plains pas : c'est déjà assez rare qu'il y ait un débat !

Sho ga nai naaa...

Senbei, baton de berger

n a dit…

Ah ah, oui, ce genre de débat, ça n'arrive pas tous les jours. Je fais ça avec un retraité qui se porte bien et s'intéresse à plein de choses. De droite bien sûr, mais ça rebondit bien.

"qu'est-ce qu'ils ont tous à être de droite dans ce pays, bordel ?!" — réponse dans ton dernier billet : "seul ce qui est cher est beau." : du coup, les escroqueries politiques avec les millions étatiques détournés derrière, par exemple, c'est gonflé, ça impressionne, ils admirent, c'est beau.

Non, je plaisante. En fait, c'est bien plus simple. Tout est business. Ou presque.

J'aimerais bien avoir des avis japonais divers et variés sur plein de choses, mais l'acquiescement résigné, ça lasse.

Du coup, je m'amuse bien plus avec les 6-12 ans, avec qui on peut au moins parler de biotechnologies, astronomie et physique quantique de temps à autre. ; )

Salutations !