Mardi, au matin.
Le ciel se grise, ça se rafraîchit, et on aimerait poursuivre ces essais de sommeil fragmenté, qui rajoutent à la journée plusieurs heures de veille active et disponible. Le souci : caser la contrainte des horaires imposés (il en est au moins deux) au milieu, entre les petits sommes.
Les jours avancent comme tout jour avance (c'est une façon de parler).
Contrairement à l'opinion, chacun est libre (de faire ce qu'il veut) de son temps. Le fait est simplement que beaucoup choisissent de le vendre. Ah ah.
Café, pain au chocolat, légèrement toasté.
Avez-vous connu le Petit Cluny, du temps de cette dame mince un peu âgée, aux grosses lunettes à la monture et robe noire, qui vous discutait ou vous virait selon ?
Pourquoi une grande part de ces photographes un temps (le temps de leur jeunesse) avant-gardistes, osants et ambitieux, finissent, vieux, par faire de pov' fotos de fleurs, d'animaux, ou d'intérieurs ? (Et ne vous méprenez pas : je n'ai rien contre photos de fleurs, d'animaux, ou d'intérieurs ; simplement, il faut les photographier lors que dans la prime.) Je pense à Akiyama, Tomatsu, etc. En fait, il ne reste probablement qu'une chose à faire pour le public et la postérité – car publier un livre, des photos, qu'est-ce si ce n'est dans ce but ? – il ne reste qu'une chose à faire au vieux photographe qui a eu du succès : éditer des photos de jeunesse. Et si' l'on publie non pour la postérité mais pour soi, pourquoi s'acharner à emmerder les autres avec une production quelconque, tardive, et à répétition (encore un travers des âgés successful : publier et publier encore) ? un exemplaire commandé pour soi sur Blurb ou autre (un exemplaire d'auteur, comme on dit) suffirait.
Tiens, appelons cela le Syndrome du Vieux Photographe ; c'est un péché de vieillesse et d'orgueil.
C'est la pleine floraison du géranium blanc.
Un péché de jeunesse et d'orgueil ? Il en est beaucoup. Comme ouvrir une bouche pleine de révolutions, de fusils et de fleurs et croire que ça va changer quelque chose. Alors qu'ensuite (péché de vieillesse) on ouvre plutôt une bouche pleine de vide et de connivence pour demeurer où l'on est, s'asseoir, s'étaler, conserver. (Péché, dans ce seul sens où la somme des défaveurs et insatisfactions est grande et manifeste, sauf pour soi seul : le péché comme sorte de crime d'intérêt, en somme, et dépense vaine, ou plutôt mal ciblée.)
Les jours fériés c'est toujours bien, surtout quand ça vient demain,
et que rien n'est en train.
Allez.
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