Dimanche, au
Comme d'aucuns commencent à le savoir, le dimanche c'est mon samedi. Non que cela change quoi que ce soit. Il ne fait pas trop gris, presque beau à l'instant, et c'est toujours ça. L'eau court dans les tuyaux du chauffage central, manière de système sanguin de l'immeuble, sans autre battement que le ronronnement de la chaudière, luxe moderne et appréciable s'il en est, qui rend toute double couche de vêtement superflue.
Larmes d'enfant ? chantage.
Larmes d'adulte ? apitoiement sur soi.
Café.
On ne voit la lumière naturelle qu'une paire d'heure par jour, n'a de temps à soi que la nuit noire, souvent épuisé, et continue à ne faire plus rien de ce qu'on aimait à faire, que ce soit musique, peinture, écriture, chine, lecture, fabrication de choses et autres, apéros, discussions : immanquablement, vagues de mélancholie, dépression comme on dit, et envies de fuite et de disparition — mais rien de nouveau, et manquent des natures enjouées pour distraire notre tempérament. La cause aussi, sans aucun doute, à cette connerie de vie parisienne, citadine et pseudo-moderne, entre gaz d'échappement, temps pourri, ordinateur, bruit et téléphones portables.
Comment donner poids et futur à l'idéal de Morris, étant donné l'esprit de pesanteur, l'entrainement du formatage, la certitude préjugée, infondée, de l'effet de taquet et de celui de la boule de neige, et la peur intestine d'une dépendance imaginée et de la perspective d'un confort mal assuré ? Pour ma part j'abandonnerais tout sans regret aucun pour une réalité de cette sorte de communisme bucolique fondé sur l'artisanat, car de quoi a-t-on besoin en fait et en effet ? Certainement pas de multinationales, d'outre-profit, de banques et de politique, de propriété privée, etc. Quel cliché, n'est-ce pas.
Et ce soir c'est pizza — il y avait long, et l'on s'en fait joie.
Peu ou prou un an déjà qu'on s'en est retourné en terre natale. Année passée sans qu'on s'en rende bien compte, forcément, car dans la répétition du même les mois sont des semaines qui sont des jours.
Un EMP mondial et permanent devrait faire l'affaire et servir de base solide pour un renouveau impossible. Eh.
Marcher c'est entretenir le déséquilibre.
Allez.
2 commentaires:
sinon , le bento a l'air en panne....
Il faut que je me remette au Bento, en effet !
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