Lundi, mi-di.
Grisaille sans froidure, pigeons aux bords des toits, câbles électriques, et rideaux à pois.
Envie d'accrocher des choses au mur, à défaut d'étagères de livres, l'espace étant partagé, sans trop savoir quoi qui serait un compromis acceptable. Trop de tables, aussi. Qu'est-ce que c'était déjà ? une pièce sans livres c'est comme une maison sans fenêtres ? ou l'inverse ? eh.
Un peu de Django.
Café.
Étonnant comme les pilleurs d'images aiment les sites d'images pillées.
L'autre jour, témoin d'une course invraisemblable, dans un goulot de trottoir en travaux, entre la conductrice d'une poussette, et celle d'une chaise roulante. Je gagnai sur les deux, empiétant sur la route.
Il y a quelque chose du Qui crie le plus fort a raison, tout particulièrement chez ceux qui ont tort.
Vouloir être libre est le symptôme d'un emprisonnement mental insoupçonné et d'un souci définitionnel très-insuffisant.
Un peu faim.
Empire de la vue ; empire de la voix. Inutile de dire lequel est à qui, sinon que l'empire de la voix est doublé de celui de l'imagination, et d'un sens inné tendu vers la recherche des conditions du confort, alors que l'empire de la vue est doublé d'un sens inné vers la recherche du plaisir et de la satisfaction immédiat. L'empire des gènes, oui !
Cela me fait penser, forcément, à l'Empire des sens — ah ah ah, la Corrida de l'amour, quel titre ridicule, alors que le titre français est magnifique — dans lequel la voix, les mots et les gémissements de l'actrice principale nous agacèrent au plus haut point. Je me souviens également des sous-titres (auto?)censurés pendant les scènes de sexe, où les - Kimochii? - Kimochii... étaient rendus par des paroles pudiques, ou n'étaient pas rendus du tout : le ridicule de part et d'autre, et l'héritage verbal des films de cul japonais. Je me rappelle aussi avoir lu Barthes avant d'avoir vu le film, puisque je me souviens de son commentaire sur le dévêtir de la scène de l'aller-pisser. Eh.
Vous avez du Émile Rousseau ? Ah ah ah.
Allez.
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