Esté Barbe Variétés Et bla




Dimanche, au soir.
 Ou lundi au matin, comme on veut.

Quelque avant-goût estival, cette semaine, qui eût été des plus agréables s'il s'était pas doublé d'angine puis de bronchite. Voilà ce qu'on récolte, de baisser la garde. Fatigue, conséquemment.

Thé vert nucléaire, qui refroidit.




A mesure des jours ensoleillés s'accumulent les d-photos de rue, qu'on triera on-ne-sait-quand.

Ce jour, thématique couleur 16x9 : on écoule des images qui traînaient là ; peu sont de saison, et peu importe. Ceci dit, un peu de changement ne fait pas de mal, et Une fois n'est pas coutume. Ha ha. Par ailleurs, il va falloir retirer du photobook petit format. A quand la prochaine grosse promo chez Photobox ?

Commencé Game of Thrones en Blu-Ray : impressionnant.




Procédé emprunt de lâcheté, que ces grèves des transports. Un peu comme cette blague à propos des divers organes du corps humain, qui débattent pour savoir lequel d'entre eux est le plus important, jusqu'à ce que le trou du cul fasse la grève, et se voit d'emblée attribuer la palme. Lâcheté, car cela se résume à prendre le quidam en otage, quitte à faire quelques victimes au passage, pour que ce même quidam fasse part de son mécontentement à ses élus, qui lâcheront du leste aux syndicats. Enfin bref, ce serait bien plus drôle de faire une grève générale. Puis une révolte armée, renverser le système, abolir la monnaie et la propriété. Le bordel que cela serait probablement, plutôt que les conclusions attirantes d'un News from Nowhere.




Intéressante à plus d'un titre, cette mode des barbes coquettes, maigres et soignées, communément appelées, à tort, de trois jours, car d'une semaine passée à tout le moins, puis la plupart du temps quotidiennement taillées au rasoir électrique. Intéressant, d'une part, car mode venue des milieux gay et étendue, via les fashion media, à cette populace hétéro, cool et aisée. Cette barbe pour au moins deux raisons : la similitude qu'elle introduit, les disgrâces qu'elle estompe. La similitude introduite relève de cette recherche de la gemeléité, chère à Didier Lestrade. Et le masque : l'autre jour dans un bar, un ami reluqua le barman et commenta : "Tiens, tu lui enlèves la barbe, il ne lui reste rien, à ce mec." Intéressant, d'autre part, car bien que passée dans lesdits milieux hétéro, c'est pas demain la veille que les femmes aimeront les barbes, ou alors il y a anguilles sous roche et potirons sous le paillasson. D'où ceci : la barbe est principalement une coquetterie d'homme à homme. Un peu comme ces mini-jupes, ces décolletés et ces bas noirs, sont principalement des choses de femme à femme : vous ne croyez tout de même pas qu'elles se font sexy pour pécho à tout bout de temps, gagner de l'avancement, et se faire emmerder à tous les coins de rue, eh ? Enfin bon : barbapapa, barbabobo, barbassuivre.




Demain il va falloir aller chercher le visa de madame, ce qui ne requiert pourtant en rien notre présence à la préfecture de police : un caprice, et encore une matinée gâchée d'avance.

Pourquoi ne pas poser les coudes sur la table ? parce que chez le restaurant chinois où l'on est allé déjeuner lundi, la table était recouverte de crasse. De quoi rappeler à soi des manières désuètes.

Li m'est apparue en rêve, l'autre jour. Il y avait long-temps.
Elle était vieillie, malade, et je m'inquiétai.




Ça y est, c'est bientôt l'été : les urinoirs portatifs sont à nouveau de sortie, le long du canal de l'Ourcq. Ah, ces âcres effluves ne nous avaient certes pas manqué. Non plus l'humour ou l'humeur des tagueurs-pisseurs, qui versent (pour ainsi dire) dans le style "Les Tunisiens Dehors", etc. C'est d'une originalité canonique, et ferait plaisir à Marine, qui plaît à beaucoup de votants, m'a-t-on dit. Tout cela sent la pisse. Non que l'urine elle-même soit en cause : la puanteur est toujours le fait des choses qu'on choisit d'ingérer ou de laisser proliférer en soi.




Ça me fait penser à une petite histoire vécue il y a quelques mois. Je fume un cigare de temps à autre. Un jour, sur la route qui mène à la librairie, dans une de ces petites rues au nord du boulevard de la Chapelle, je fumais, et une femme, fringuée cher mais moche, parfum fort, déboule d'une porte devant moi, sans regarder, me précède d'un bon mètre, se rend compte que quelqu'un est derrière elle, le bruit des talons de cuir sur l'asphalte, accélère un peu en panique, sans pour autant pouvoir échapper au nuage de fumée exhalée, porté par une brise favorable, elle hésite un instant, et décide de se ranger, s'arrête gauchement pour me laisser passer, et ce faisant lâche un Ça schlingue, je me retourne et lui fait remarquer que les tons crus et mal-seyants de son ensemble, ainsi que les jambons gras qu'elle arbore en guise de cuisse, et qu'elle impose aux autres, m'insupportent au moins autant. Elle me fait une tête scandalisée, je continue, satisfait.




A voir les anticipations automobiles et urbaines de l'Expo universelle de 1964, on se dit que le futur vu du passé finit en kitsch vu du présent. C'est dire le manque total d'imagination de la plupart des dizaïneurs qui, sans surprise, ne sont capables que de broder sur ce qu'ils connaissent déjà. Recherche graphiste ayant troisième œil. La bonne blague, c'est que l'aptitude à l'anticipation est très souvent un gage de solides culture classique, connaissance du passé et capacités d'analyse et de synthèse : ils peuvent chercher encore long temps. On parlait tantôt de pilori : cette engeance de gens de l'image (pour simplifier) issue de la génération et culture de l'image, qui ne se prend pas pour de la merde, devrait être limitée aux choses sans terme (comme les emballages des produits Monoprix) et ne toucher au reste que sous peine de mort (ou d'écouillage).

Quel dommage que tous nos jours passent en vain.

Allez.




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