Samedi, fin d'après-midi.
Temps splendide ces derniers jours, dont on profite peu, quelques incartades sur le balcon mises à part – cela me fait penser qu'il faut arroser les plantes, avant d'aller faire un tour au centre.
Entre le Domaine public de Robert Desnos, dont on goûte pour l'instant peu les jeux de mots de l'époque surréaliste, et le Tom Sawyer Detective de Mark Twain, à la verve spirituelle et enjouée qui est comme une médication.
Besoin d'un espace de travail qui ne soit pas seulement une table occupée par un ordinateur.
Un peu soif.
L'autre jour, Musée Guimet, où l'on était jamais allé, à l'occasion de l'exposition des textiles teints de Yunoki Samiro, que S voulait voir. De beaux kimonos qu'on aimerait à porter, quelques panneaux aux audacieux contrastes, où la qualité de la teinture fait tout, peu ou prou ; le reste est malheureusement presque simplet (les panneaux figuratifs font penser aux livres illustrés de Gomi Taro).
Rien à voir avec la richesse graphique et thématique de son maître Serizawa Keisuke. Peut-être est-ce dû au fait que Yunoki est un MinGei deuxième génération, pour ainsi dire : il fut marqué par et reçut l'influence des acteurs de ce mouvement et leurs œuvres, sans en faire partie : d'une génération qui s'intéressera plus au graphisme qu'à l'histoire de ce graphisme : images inspirées d'images et non de choses, et qui ne portent pas l'empreinte, qui est un guide, d'une volonté forte (mouvement de société, semble-t-il, à voir l'inculture inconsciente et l'impertinence des graphistes contemporains, jeunes et moins jeunes, chez qui domine le culte du moi). Du reste, ce don de ces œuvres par l'artiste lui-même (à l'initiative de qui ?), comprend surtout des œuvres récentes (années 2000), et le catalogue ne brode pas vraiment sur le reste de sa carrière.
Par ailleurs, beaucoup plus impressionné par les verres soufflés et peints du trésor de Begram. D'autre part, on se demande la raison pour laquelle les gens viennent au musée, puisque pour la plupart ils regardent les objets à travers les écrans de leurs téléphones ou appareils-photo, quand il ne sont pas occupés à téléphoner ou à écrire des SMS, et donc à ne regarder pas. Enfin bon, peu importe : c'est sans surprise.
Cigarette : ramassis de refoulement, d'insatisfaction et de désœuvrement. C'est aussi une manière de s'imposer des pauses d'avec soi-même.
Métro : infection olfactive. Parfois non pas due à la puanteur des ordures, des choses en décomposition et au manque d'hygiène corporelle d'une part non négligeable des passagers ; mais du fait de l'abus massif des parfums (ces artifices de femmes pour masquer les odeurs femelles), la toxicité desquels on ne saurait douter un instant.
GITS 2.0 (Ghost in the Shell) : encore un cas de haute trahison (tch, les filtres colorés !). Et là un modèle de comparaison précise pour se rendre compte à quel point. Le plus amusant, c'est que la technologie CGI avance tellement rapidement que les passages de l'anime qui ont été remplacés par de l'animation digitale sont les seules parties qui paraissent résolument datés. Eh.
Le seul artiste de rue à qui l'on a acheté un CD, à Strasbourg vers 1998 : Felix Mañe Rodriguez.
Boy that brings a long way back.
Allez.
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