Samedi, au soir.
Journées pleines, dans les fiches et photos de livres ; hâte de retourner aux papiers découpés.
Des idées qu'on gribouille tout de même. Toute la chaîne de l'édition est à l'arrêt (y compris notre premier bouquin qui devait sortir dans quelques jours, eh) : on a un peu de temps. Même s'il faudrait d'abord reconvertir en livres d'artistes les projets refusés réalisés l'an dernier.
Boule à zéro, cet après-midi : une fois l'an c'est excellent.
Les beaux jours continuent : c'est très agréable.
Genmai-cha, bien chaud.
A une semaine depuis le début du confinement, XIXe arrondissement à Paris : foule plutôt dense au marché alimentaire de Joinville vers midi, sortie du chien vers 17h30, et petits attroupements de gens (ne faisant visiblement pas partie d'un même foyer) ci ou là, une dizaine d'enfants jouent devant la mairie et leurs parents (des pères, d'ailleurs, plus occupés par leur téléphone, d'ailleurs), ça traîne et ça parle, comme si de rien n'était.
A deux semaines. Grâce aux promenades du chien, on est témoin des gens qui font des fêtes chez eux, des gens qui rentrent ivres au petit matin, des badauds, des potes et copines qui se baladent, témoin aussi des discussions (chez les gamins et gamines, principalement de répétition de concordance de faux alibis ; chez les gens à vélos, On s'en fout de toute façon y contrôlent pas). On entend aussi les abus des pharmaciens, encore et toujours, qui se prennent pour des médecins et des vétérinaires (alors que ce sont précisément, pour la plupart, des gens qui ont raté médecine et véto - l'ironie !) : il faut vraiment leur serrer le collet. A eux aussi, je veux dire, parce que les gens en général font vraiment n'importe quoi. Je sais bien que les Français aiment magouiller, tricher, simplement parce qu'il peuvent, ou par défi envers l'autorité. Les Français sont des gens petits, envieux, irrespectueux, certes ; mais là ça abuse, il faut vraiment serrer la vis. Et si la police ne suffit pas, faire intervenir l'armée.
On entend aussi l'histoire de gens se concertant pour cesser de payer leur loyer au propriétaire unique de leur immeuble, qui est perdu et ne sait quoi faire, forcément ; car les banques, derrière, n'attendent pas. Ces mesures de confinement mondiales sont un choix politique (Trump est un danger public, mais on lui a soufflé justement que 36000 personnes mourraient de la grippe saisonnière chaque année aux Etats-Unis - comme je le rappelais le 13 mars) ; néanmoins, si tout cela se poursuit, et que les gens, en masse, refusent de payer ce qu'il doivent, à leur échelon, il est peut-être temps de creuser l'idée d'abandonner la monnaie ; je conseille à tous et toutes de lire ou relire News from Nowhere de William Morris. Ceci dit, à voir les vols de matériel médical, les faux policiers qui empochent de vraies amendes (contre lesquels l'ambassade du Japon a mis en garde ses ressortissants depuis longtemps alors que niet en France) ou encore les folies moutonnières, irraisonnables et irresponsables des gens (entre la fabrication frénétique de masques-maison, les ruées pour le PQ, et les queues pour obtenir de la chlorotruc remède miracle), on peut simplement se dire qu'il y a du boulot, car il s'agit de détruire des cultures et en créer une nouvelle qui ne serait pas fondée sur la propriété (la pierre de touche de la plupart des sociétés contemporaines).
En parlant d'idiotie. Je pensais que tout serait rentré "dans l'ordre" mais je constate que l'affaire Springora et la cabale contre son bref ex-amant Matzneff (qui à l'époque, pour elle, a rompu avec toutes ses autres aimantes - à tort, bien entendu) a eu des répercussions qui s'apparentent très clairement à un autodafé dans la plus pure tradition de l'Inquisition : plus de Matzneff sur fnac.com (à part quelques livres sur lui), et Gallimard arrête de publier son journal intime. C'est sans surprise. Rappelons aussi que le dernier chapitre du livre de Springora exprime la volonté maligne et ferme d'un autre autodafé, révisionniste celui-là : elle veut récupérer par le vol, pour déchirer et brûler les lettres d'amour qu'elle lui adressa (quelle chose insupportable, ces preuves d'amour pour lui). Quelle triste époque.
The Shallowness of Google Translate. Lecture intéressante à plus d'un titre. Prêche d'un convaincu.
Allez.
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